Pollution du sol à Rigenée : causes et conséquences ?

Update : les conseillers Ecolo, Pierre Voet et Nadia El Abassi, ont déposé un point au conseil du 28mai 2024 afin que la mise en place des mesures urgentes soient débattue. En effet, le SPW a à nouveau déclaré l’étude incomplète et demande la mise en place immédiate des mesures urgentes.
À l’occasion de la procédure de renouvellement du permis unique du hall de voirie situé à Rigenée, une importante pollution a été mise au jour. Si des mesures urgentes ont été prises en mars 2023, d’autres mesures sont attendues rapidement. Le silence assourdissant du collège communal, sur une question qui touche pourtant à la sécurité et à la santé publiques n’en est que plus incompréhensible et même inquiétant. Un nouvel exemple qui montre la nécessité de ne pas faire l’autruche face aux effets à moyen et long terme des anciennes décharges sur notre territoire.
Tout part d’une étude de caractérisation du sol réalisée dans le cadre du renouvellement du permis unique pour le hall de voirie. Ce qui devait être une simple formalité va se transformer en un boulet environnemental et financier que notre commune traînera pendant de longues années.
À ce jour, trois types de pollution ont été identifiés : une tache de mazout due à la fuite d’un engin, la présence de certains métaux lourds dans les eaux au fond du remblais, à des niveaux dépassant les seuils autorisés, et la présence de méthane. Cette pollution est directement liée à l’histoire du site. En effet, pendant de nombreuses années, la décharge de Rigenée Sud a été remblayée avec des déchets de betteraves de la Sucrerie de Genappe. Déchets organiques qui expliquent la présence de méthane (CH4) dans une concentration de 9,3 %, et qui se situe donc dans le seuil d’explosivité (5-15,4 %).
Pourtant, il faut rappeler que l’endroit avait déjà été suspecté d’être pollué il y a quelques années, avant la construction du hall de voirie. Des voix, y compris au sein du MR, demandaient que des analyses de sol soient menées. Sans succès. Il était vraisemblablement plus simple de faire semblant de ne pas savoir.
Dès le 13 mars 2023, quelques jours après la réception du rapport complémentaire demandé par la Direction d’Assainissement des Sols (DAS – SPW), une réunion se tient au sein de l’administration. Elle aboutit notamment à l’interdiction de générer une étincelle dans les parties fermées du hall de voirie.
Ce rapport provisoire préconise d’autres mesures urgentes, comme la création d’une tranchée en bordure du site, l’installation d’un réseau d’évents (piézairs ouverts à l’atmosphère), ainsi qu’un suivi régulier de la teneur en biogaz au niveau du plafond des caves (ou vides ventilés) des habitations voisines, etc. La commune attend que le second complément au rapport soit validé par la DAS pour mettre en œuvre ces mesures (date limite de remise à la DAS : le 31/12/2023).
Même si le risque d’accident est faible, le principe de précaution exigerait que le collège communal prenne dès à présent des initiatives pour protéger les habitants : information des riverains et lancement des analyses dans les caves des habitations voisines. À notre connaissance, tel n’est pas le cas.
Dans ce dossier, comme dans bien d’autres, c’est l’opacité qui règne. Le 30 août 2023, prenant conscience de la situation, les conseillers Écolo ont adressé une question écrite au bourgmestre et n’ont pas reçu de réponse à leurs questions. Tout juste deux phrases affirmant que le collège gère le problème sans même proposer d’informer le conseil. Circulez, il n’y a rien à voir donc…
Quoi qu’il en soit, notre commune doit maintenant gérer cette pollution, dont les effets réels, tant environnementaux que financiers ne sont pas encore clairs. S’il faut attendre l’avis de la DAS pour évaluer réellement l’impact de cette pollution pour notre commune, il est déjà acquis qu’un travail de longue haleine s’annonce. Le principe du pollueur-payeur sera-t-il appliqué ? La Tirlemontoise prendra-t-elle en charge les coûts de la pollution au méthane liée ses activités ? La SPAQUE fera-t-elle profiter de son expertise ? Une seule chose est totalement certaine : nous n’avons pas fini d’entendre parler des décharges villersoises.